J’ai découvert le principe de la Twictée, il y a quelques année. Pour expliquer le principe en quelques mots, c’est une dictée que l’on twite en ligne pour une classe miroir. Cette classe miroir corrige la dictée en proposant des outils, les Twoutils.
J’aurai adoré participer à ce grand projet sauf que notre proxy, à l’école, nous interdit l’accès aux réseaux sociaux.
Nous avons donc réfléchi en équipe afin de réaliser un défi orthographique au sein de notre école (nous sommes 4 CE1!). Toute l’école est équipée de VPI avec un accès (limité, certes) à Internet.
Pour un projet passé, nous avions installé Skype sur nos ordinateurs et réussi à réaliser une vidéoconférence tous ensemble. « C’est un outil à développer dans nos classes! » avions-nous pensé.
Après avoir cogité un petit moment, nous nous sommes lancés lundi dans notre première dictée skypée.
Le principe: Chaque lundi, un enseignant dicte, grâce à Skype, une phrase dans l’ensemble des 4 CE1. Chaque classe a jusqu’à jeudi pour négocier sa dictée selon les modalités qu’il souhaite. Le jeudi soir, les enseignants créent un document vidéo-projetable avec les quatre phrases produites (une par classe).
Voici le document produit pour cette semaine.
Télécharger « bilan dictée négociée.gwb »
bilan-dictee-negociee2.gwb bilan-dictee-negociee2.pdf
Pourquoi faire par Skype et pas de façon traditionnelle? Pour que tous les CE1 vivent la même chose au même moment, dans les mêmes conditions. Et puis là, pas possible de dire « tu vas trop vite, c’est quoi après…? ». Les enfants doivent se concentrer pour réaliser cette dictée et ils le font vraiment!
En classe, cela se passe comment? Pour négocier, chaque enseignant met en place le dispositif qu’il souhaite. Personnellement, je m’organise ainsi:
Le lundi: les enfants inscrivent leur dictée individuellement sur le cahier du jour.
Le mardi: Par groupe de 3, ils négocient leur dictée. Ils doivent tomber d’accord sur une seule phrase pour 3. Puis ils recopient la phrase en dessous de la précédente, sur le cahier du jour.
Le mercredi: Je mets toutes les phrases obtenues au tableau puis je vais m’asseoir au fond de la classe. 
Deux élèves sont désignés pour jouer les médiateurs et les distributeurs de parole au tableau et la classe doit se mettre d’accord sur une seule phrase.
C’est un moment magique! Pour convaincre, il faut ressortir les règles d’orthographe et de grammaire, justifier son choix, faire des rappels de ce que nous avons appris toute l’année. Un vrai travail de collaboration, d’entraide et de remue-méninge!
Quand la phrase est enfin finie, on la recopie sur le cahier, en dessous des deux autres.
Les outils? Ils ont le droit à leur cahier de leçon, aux affichages et sous-main. J’autorise l’accès au dictionnaire pour les deux groupes les plus en difficulté (chercher dans le dictionnaire est déjà une difficulté pour eux).
Pour cette première dictée, ils ont été confronté aux homophones à/a et et/est que nous avions traités à l’oral, mais il n’y avait aucun affichage ni leçon. Du coup, certains élèves ont proposé de faire un affichage pour ces deux homophones (et dans ces moments-là, qu’est-ce que je suis fière d’eux!).
La motivation est là! J’ai été surprise de l’investissement de certains de mes élèves qui tremblent à l’idée du mot dictée. Le fait de faire une production collective les rassure beaucoup, le fait de cogiter à plusieurs les fait plus réfléchir (plus, en tout cas, que quand c’est moi qui les corrige…). Et puis, trouver la phrase parfaite avant les autres classes de CE1, c’est un vrai moteur!
En bref, je vous conseille vraiment ce dispositif. Si vous voulez tester une fois, n’hésitez pas à me laisser un commentaire, votre classe sera invitée à se joindre aux nôtres pour cette dictée négociée par Skype. 
