Mon fonctionnement en classe semi-flexible (2017)

Je commencerai cet article en avouant que je n’ai lu aucun livre pédagogique sur le sujet. J’ai visité beaucoup de sites et de blogs, discuté via FB avec des enseignantes qui souhaitaient passer à la classe flexible, regardé beaucoup de photos, visiter pour la énième fois mon Suédois préféré en me disant « cela pourrait aller dans une classe flexible? ».

Je n’ai donc aucune légitimité. Je teste, je tente, peut-être même que je sacrifie (arf) mais j’ai envie de croire en ce dispositif.

Mon constat:

Beaucoup d’enfants n’arrivent plus à se tenir assis sur leur chaise. Ils doivent bouger pour mieux se recentrer. C’est comme cela. Menacer d’une punition n’y fait rien. Alors il y a le « sage » qui bouge mais sans rien dire, donc on ferme les yeux ou on rappelle gentiment à l’ordre. Et puis il y a le « casse-pied », celui qui bouge et envahit tout l’espace de la classe, qui se jette sur le premier stylo qui tombe, qui court à la poubelle vider sans cesse son taille-crayon, qui se balance et se casse la figure. 

Je stéréotype volontairement. Nos élèves, qu’ils soient en situation de réussite ou en grande difficulté, ont besoin de bouger. Rester sur sa chaise 5h par jour, ce n’est plus possible et cela se traduit par des séances entrecoupées de « Rassis-toi, tiens-toi droit, remonte sur ta chaise, écouuuuuttttttteeeee »…

Ma vision de la classe flexible

J’ai lu sur certains blogs que la classe flexible s’accompagnait d’un travail en atelier.

Pour ma part, même si je travaille 20 minutes par jour en atelier (les 5 au quotidien), j’ai quand même un fonctionnement de classe plutôt traditionnelle. Au coin regroupement (je ne pourrai plus enseigner sans le coin regroupement…), on découvre ou on revient sur la notion, on débat, on discute, on argumente, on met en commun… Vient après le travail individuel (parfois par binôme) fait à sa place. C’est à ce moment-là qu’intervient la classe flexible. Chaque enfant va pouvoir choisir où il va passer ses 20 minutes de travail individuel. Il attrape son pot et son cahier (ou sa fiche) et s’en va rejoindre son « spot » (j’adore ce mot).

Donc, dans ma vision de la classe flexible, chaque enfant peut effectuer la même tâche, mais tout simplement en n’étant pas assis de la même façon.

Classe flexible tout le temps?

Dans ma classe, c’est non. J’ai souhaité conserver les casiers de mes élèves. Je veux aussi que chacun de mes loupiots ait une place assise « pieds au sol » (pour différencier avec assis au sol) pour les moments d’écriture et de geste graphique.

De plus, je travaille actuellement à 80%. Mon binôme ne souhaitant pas travailler en flexible, nous rangerons les galettes et les ballons pour son jour et nous remplacerons les ballons par des tabourets (empilés dans la classe, ils ne prennent guère de place).

Donc, le matin, nous entrons en classe avec nos cartables et chacun va s’asseoir à sa place, sa place à son bureau, sa place d’avant la classe flexible. Donc, à ce moment là, chaque enfant a une place désignée, attribuée, choisie par MOI! Les enfants accrochent leur cartable au crochet de son casier, écrivent leurs devoirs, font leurs rituels grâce à la pochette qui se trouve dans leur casier. 

L’emploi du temps est affiché au tableau, les enfants savent ce qui va se passer après les rituels. J’ai fermé les spots qui ne sont pas adapté à l’activité (exemple, s’il faut copier un exercice au tableau, je ferme les places debout qui tournent le dos au VPI).

Vient le moment de l’inscription: les responsables du jour (voir cet article) viennent s’inscrire, puis ceux du jour suivant et ainsi de suite. C’est le moyen que j’ai trouvé pour éviter la foire aux empoignes, pour que chacun puisse choisir une fois par semaine en priorité son spot. 

Pour l’instant, nous sommes vraiment en période de rodage, chaque enfant doit essayer plusieurs fois les différents spots pour se faire une idée de ce qui lui convient ou pas.

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Voici l’affichage dont je me sers pour l’inscription. Chaque enfant a un numéro. C’est imprimé sur du papier aimanté.

Voici mon plan de classe. Mon VPI est la zone noire associée au coin regroupement.

Mon fonctionnement: première semaine

 Les enfants prennent leurs matériel personnel (pot à crayons et cahier ou fiche) puis vont à leur spot.

Quand le travail individuel est fini, on range son spot et l’on revient à son bureau. On rebasculera en classe flexible au prochain travail individuel. A ce moment-là, il y aura une nouvelle inscription car notre corps aura sûrement besoin d’autre chose.

Les règles

Il en faut en classe flexible. Parce que la classe flexible, cela a un côté ludique. Pour l’instant, mes élèves sont sérieux. Ils ont compris la confiance que j’ai mis en eux. Leur laisser le choix, les laisser choisir. Seul un élève (celui qui a des troubles du comportement, celui qui devrait être le plus concerné par ce système) n’arrive pas à trouver son équilibre.

Cependant, je suis lucide, je sais que ce calme est aussi dû à la nouveauté. Donc, je fais de la prévention tous les jours en rappelant les 5 règles de la classe flexible.

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Et il va falloir réfléchir à…?

– quand les enfants ont fini leur travail. Je ne souhaite pas qu’ils aillent fouiller dans leur casier, donc, pour l’instant, ils lisent. Mais je vais réfléchir à autre chose.

– un mot pour parler de tout cela aux parents. J’ai déjà eu une réflexion de maman marquant la curiosité et s’inquiétant de l’assise de son enfant. Je comprends son inquiétude et je souhaite répondre à leurs interrogations. Ça y est, j’ai pondu un petit quelque chose ici.

– une fiche d’observation pour les enfants afin qu’ils puissent écrire leurs ressentis face aux spots afin de les choisir plus efficacement.

– comment convaincre mes collègues et vous tongue!

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